Au petit matin, le silence du Port-Môle résonnait d’un lourd souvenir. Deux ans après le naufrage de l’Esther Miracle, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est tenu aux côtés des familles des disparus pour une cérémonie de recueillement. Un hommage sobre, empreint de gravité, dans un lieu devenu symbole d’un drame national.
Le 9 mars 2023, le navire dépendant Libreville à Port-Gentil faisait naufrage au large des côtes gabonaises. À son bord, des dizaines de passagers et de membres d’équipage, dont beaucoup ne reverront jamais la terre ferme. Cette tragédie maritime avait bouleversé le pays, révélant les failles d’un système de transport encore fragile.
Ce mardi, au Port-Môle, les visages des proches restent marqués par l’attente. Attente de réponses, attente de justice. Si les enquêtes avaient été lancées dans la foulée du drame, les familles, elles, continuaient d’interroger le silence des autorités sur les responsabilités exactes de cette catastrophe.
Le président Oligui Nguema, en appelant à la mémoire collective, a également rappelé son engagement à renforcer les dispositifs de sécurité maritime. Des réformes sont en cours, dit-on, mais sur le quai, la douleur persiste, intacte. Ce geste présidentiel, s’il se veut un acte de solidarité, n’efface pas les absences ni les questions conservées sans réponse.
Ce naufrage reste, dans l’histoire récente du Gabon, un point de rupture. Et chaque commémoration en rappelle le poids. Plus qu’un hommage, cette journée interroge une société encore meurtrie, et pose la même exigence : que le souvenir des victimes ne disparaisse pas avec les vagues.
