Le 30 août 2024, lors de son discours marquant la Journée de la libération, le Président de la Transition, Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris une décision historique. Il a annoncé la nationalisation des transports urbains et suburbains d’ici cinq ans. Une initiative audacieuse qui, selon le chef de l’État, vise à redonner le contrôle de ce secteur clé aux Gabonais tout en s’attaquant au chômage galopant. Pour un pays où la fonction publique est déjà saturée, cette réforme se présente comme une bouffée d’oxygène pour les jeunes sans emploi.
À l’heure actuelle, le secteur des taxis est principalement entre les mains de travailleurs étrangers, une réalité qui n’a pas manqué de faire grincer des dents lors du Dialogue national inclusif (DNI) tenu en avril 2024. En réponse à ces frustrations, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a mis en place le programme « Un Gabonais, un taxi ». L’objectif ? Offrir des opportunités d’emploi aux Gabonais et reprendre la maîtrise de ce secteur vital.
Lors de son discours, Oligui Nguema a insisté sur la nécessité de rétablir l’équité dans le secteur des transports. « Le CTRI a toujours œuvré pour une société plus juste en mettant fin aux privilèges indus et en redonnant leur place aux Gabonais dans les secteurs où ils ont été marginalisés », a-t-il déclaré avec fermeté. Le chiffre est frappant : seulement 10 % des taxis en circulation sont actuellement conduits par des Gabonais. Le Président s’est engagé à inverser cette tendance d’ici cinq ans.
Mais cette nationalisation des transports ne s’inscrit pas en isolation. Elle fait partie d’une stratégie plus large du CTRI visant à reprendre le contrôle des secteurs économiques stratégiques du pays. Le rachat d’Assala, la prise de participation dans des entreprises comme Ceca-Gadis, ou encore l’acquisition de parts majoritaires dans Afrijet en sont d’autres exemples frappants. À chaque étape, la volonté est claire : redonner aux Gabonais la mainmise sur leur économie.
Le programme « Un Gabonais, un taxi » est une première étape qui témoigne de l’ambition de cette politique de nationalisation. En facilitant l’accès à la propriété de taxis pour les jeunes Gabonais, le CTRI entend non seulement répondre à une demande sociale, mais également injecter de nouvelles dynamiques dans le tissu économique local. La nationalisation devient ainsi un outil de redressement et d’émancipation nationale.
Cette vision audacieuse du Président Oligui Nguema promet de transformer le paysage socio-économique du Gabon. En prenant en main des secteurs autrefois accaparés par des intérêts étrangers, le pays renoue avec sa souveraineté économique et trace la voie vers un développement inclusif et durable. Ce pari sera-t-il couronné de succès ? L’avenir le dira, mais l’espoir est bel et bien là.