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jeudi, novembre 21, 2024

Gabon : Le Premier ministre face aux défis de l’Assemblée constituante

Le 13 septembre 2024, le Palais Léon Mba a été le théâtre d’une journée décisive pour l’avenir constitutionnel du Gabon. L’Assemblée constituante, chargée d’examiner le projet de nouvelle Constitution, a entendu le Premier ministre Raymond Ndong Sima. Accompagné de Murielle Minkoué épse Mintsa, ministre de la Réforme des institutions, le chef du gouvernement a dévoilé les grandes lignes de l’avant-projet, qui marque une étape cruciale dans la transition politique du pays.

Au cœur des débats, Raymond Ndong Sima a présenté un projet ambitieux comprenant 194 dispositions structurées autour de six axes principaux. Parmi les propositions notables : un nouveau régime présidentiel, la suppression du Congrès du Parlement, une session parlementaire unique, ainsi que la création de deux postes de Vice-présidents de la République. Le texte vise à renforcer l’indépendance de la justice et à accorder une immunité aux membres du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), générant ainsi des discussions animées parmi les membres de l’Assemblée.

Les réactions au sein de l’Assemblée ont été vives. Gérard Ella Nguema, ex-candidat du Front patriotique gabonais (FPG), a exprimé ses réserves sur le manque de clarté concernant l’élection du vice-président. De même, Luc Oyoubi, ancien ministre et membre du Parti démocratique gabonais (PDG), a critiqué l’absence de mention du Congrès du Parlement dans le texte, soulignant l’importance de cette institution dans le processus législatif.

En réponse aux préoccupations, le Premier ministre a expliqué que le projet vise à conférer une plus grande responsabilité au président de la République, élu au suffrage universel direct. Selon lui, cette réforme est conçue pour aligner le pouvoir exécutif sur les attentes démocratiques des Gabonais, tout en optimisant la gouvernance politique du pays.

Cependant, cette réforme soulève des questions fondamentales sur l’équilibre des pouvoirs. Le renforcement du pouvoir présidentiel doit s’accompagner de contre-pouvoirs robustes pour éviter les dérives autoritaires. Les modalités de désignation et les fonctions des nouveaux vice-présidents restent également floues, tout comme les garanties d’une indépendance judiciaire réelle.

Le processus de réforme constitutionnelle s’avère être une étape déterminante pour le Gabon. Avec un délai de 10 jours pour finaliser le projet avant sa soumission au public, l’Assemblée constituante doit naviguer entre modernisation des institutions et renforcement des principes démocratiques. Les déclarations du Premier ministre soulignent l’importance d’une approche réfléchie et objective, tout en restant attentive aux aspirations du peuple gabonais pour une démocratie plus transparente et juste.

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