Les critiques n’ont pas tardé à fuser après l’investissement de plusieurs milliards de francs CFA par le gouvernement gabonais dans le projet AGROPAG et l’importation de bœufs en provenance du Brésil. Face à la montée des accusations de malversations et de favoritisme, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a choisi de riposter. Lors d’une visite des infrastructures agricoles aux côtés du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, il a dénoncé une campagne de désinformation orchestrée par certains de ses détracteurs.
Depuis le début de l’année 2025, Ndong Sima est la cible de critiques récurrentes. Certains lui reprochent de bloquer des recrutements massifs à la fonction publique ou encore de retarder le paiement des indemnités de cheminots licenciés il y a vingt ans. Mais c’est surtout le projet AGROPAG qui concentre les attaques, avec des accusations de détournement de fonds et d’opacité sur les chiffres réels de l’importation de bœufs. Déterminé à rétablir les faits, le Premier ministre a appelé à une analyse plus rigoureuse de la situation.
En déplacement sur le terrain, les hauts responsables du pays ont pu constater l’ampleur des investissements réalisés. À Ndendé et Ntoum, ce sont des centaines de têtes de bétail qui pâturent sur des terres nettoyées et réaménagées. Des hectares de brachiaria ont été plantés, des infrastructures modernisées, des pistes d’accès ouvertes, et des logements sont en cours de réhabilitation pour accueillir les travailleurs agricoles. Ces éléments tangibles contredisent les accusations d’opacité qui circulent sur les réseaux sociaux.
Les critiques se sont aussi focalisées sur la présence supposée de favoritisme dans la sélection des stagiaires envoyés au Brésil pour se former aux techniques d’élevage intensif. « Qui peut affirmer que mes proches ont été avantagés ? » interroge Ndong Sima, insistant sur la transparence du processus. Selon lui, les accusations de népotisme ne reposent sur aucun fait vérifiable.
Outre les attaques politiques, la polémique s’est également déplacée sur le terrain sanitaire. Certains détracteurs affirment que la viande importée du Brésil présenterait un risque sanitaire, alors que le Gabon en importe déjà depuis des années sous forme de viande transformée et de volaille. « On veut instiller la peur alors qu’aucun problème sanitaire avéré n’a été signalé », s’indigne le Premier ministre.
L’attaque la plus virulente provient d’anciens responsables politiques regroupés sous le nom de « Constellation des Opportunistes Inséparables du Larbinisme ». Pour Ndong Sima, ces critiques relèvent d’un opportunisme purement politique. Selon lui, au lieu de soutenir un projet qui pourrait réduire la dépendance alimentaire du pays, ces anciens dirigeants cherchent à se repositionner en s’opposant systématiquement aux initiatives gouvernementales.
Le Premier ministre rappelle que, comme dans toute initiative ambitieuse, un taux de réussite partiel serait déjà un pas en avant. « Même si 20 % du projet aboutissent, ce sera une victoire pour la production bovine nationale », souligne-t-il. Il appelle ainsi à un soutien collectif plutôt qu’à des critiques stériles.
Face aux enjeux du chômage et de l’insécurité alimentaire, Ndong Sima estime que la nation doit faire preuve de cohésion. Il met en garde contre la désinformation qui pourrait nuire à un projet d’intérêt général et invite les Gabonais à juger sur pièce, en observant les résultats concrets plutôt qu’en se laissant influencer par des polémiques stériles.
